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Album de Voyage

L'exploration Spitzberg - 21-24 juillet

21 et 22 juillet : La Terre du Nord-Est, Edgeøya et Barentsøya

En ce matin du 21 juillet, nous traversons le détroit d’Hinlopen, qui sépare le Spitzberg de la « Terre du Nord-Est », et longeons la troisième plus grande calotte glacière au monde, après celles de l’Antarctique et du Groenland. C’est un paysage remarquable et grandiose. Le temps est couvert mais lumineux, la banquise dense ; la chance est de nouveau au rendez-vous : ce n’est pas moins de neuf ours que nous observerons ! Quelques minutes plus tard, le capitaine de l’Ortelius nous amène à Alkefjellet,  la « falaise aux oiseaux ». Située sur la rive sud du Détroit Hinlopen, cet endroit porte bien son nom puisque l’on trouve ici environ 100.000 guillemots de Brünnich. Ils doivent encore en être au premier plongeon des juvéniles car, le poussin, ne sachant pas encore voler, se jette de son nid pour atterrir dans l’eau ! Un des 9 guides polaires nous explique que c’est en général à l’âge de 20 jours, qu’ils entament, à la nage, une migration vers les quartiers d’hiver (Groenland et Islande). Un spectacle bruyant et odorant.

Les paysages du Détroit d’Hinlopen que nous empruntons sont d’une grande beauté, à couper le souffle. L’immensité des glaciers, à perte de vue, émanant des différentes calottes glaciaires est impressionnante. La diversité géologique du Spitzberg nous offre des paysages très différents les uns des autres d’une côte à une autre. Sur la côte Est, les paysages sont plus grandioses et plus sauvages dans leurs formes les plus pures, que sur la côte ouest.

Le navire continue sa traversée entre Barentsøya et Edgeøya, deux grandes îles à l'Est de Spitzberg, séparées par le détroit de Freeman, Freemansundet. Midi pile, ciel d'un bleu impeccable, l’Ortelius zigzague entre les immenses plaques de glace. Tout d'un coup nous découvrons un ours blanc devant le navire. Il est complètement à l'aise, comme s'il faisait une promenade matinale. Le capitaine arrête le bateau pour ne pas le déranger, et pendant la demi-heure suivante, nous observons l'ours faire demi-cercle autour de l’Ortelius. L’occasion parfaite pour prendre de magnifiques photos. Nous continuons notre expédition alors que l’ours disparaît au loin. Le déjeuner est servit à 12h30, un barbecue est offert à tous sur le pont arrière, moment convivial et très spécial dans l’atmosphère magique de cette journée en pleine expédition polaire.

Nous faisons route vers le merveilleux site de Kapp Lee sur l’Île d’Edge. Celle-ci représente la troisième plus grande île de l’archipel du Svalbard. Sur ses rives occidentales, le paysage est en grande partie non glaciaire, contrairement à la plupart des autres endroits de la côte Est. Kapp Lee est un lieu merveilleux offrant une palette du patrimoine culturel de toutes les époques de l’exploration humaine du Svalbard. Continuation en direction de la terre du cap Sud, la pointe la plus méridionale du Spitzberg. Nous rencontrons encore un ours blanc, plus jeune que l'autre, et bien plus actif. Il cours à une vitesse impressionnante, comme s'il avait oublié son rendez-vous !

Événement ce samedi soir alors que nous étions en train d’effectuer notre traditionnelle séance d’observation de baleines, puisqu’une énorme masse - le plus gros animal vivant sur terre - est subitement apparue à la surface : la baleine bleue ! Nous en parlons encore au dîner, avec les autre voyageurs. Extraordinaire rencontre ! Furent également observés des dauphins à bec blanc et des rorquals. A la fin du dîner, notre chef d’expédition propose à ceux qui le désirent une dernière sortie en zodiac, pour les plus vaillant, afin de mieux capter les couleurs. La moitié des passagers partiront. Ils observeront de plus quelques phoques barbus et, au loin, un groupe d’orques. 

Retour à 22h30, rafraîchis, et direction le bar, pour une boisson qui réchauffe. Demain, le programme de la journée démarre avec le petit déjeuner à 7h30…

 

23 et 24 juillet : Hornsund et Bellsund

Après une bonne nuit de sommeil, nous entrons dans le fjord d’Hornsund, qui dévoile de grandes différences de paysage et de géologie. Les courants faisant dériver la glace dans le fond du fjord, en début de saison, amènent les ours polaires chassant sur la glace. Les hautes falaises qui entourent le Burgerbukta nous donnent une idée de la relativité de l’échelle humaine. Le spectacle des lumières est inoubliable. Sur les flancs du fjords, nous observons un ours blanc, seul. Lui aussi semble minuscule devant le gigantisme de la nature. Nous naviguons donc toute la matinée dans le fjord d'Hornsund, longeant les magnifiques glaciers. Une nouvelle conférence (consacrée cette fois-ci au changement climatique) et un bon déjeuner nous attendent.

Ce matin, nous avons fait un « Landing » au niveau de Gnalodden, sur une petite pointe surmontée par une falaise rocheuse d’une bonne centaine de mètres. L’accès aux glaciers par la mer, en zodiac, est rendu assez difficile en raison de la glace qui se détache et flotte à la surface de l’océan. On note toujours ce jolie crépitement de la glace avec l’eau, comme une musique réalisée tous ensembles, les blocs de glace et la mer.

Ici, le soleil ne se couche pas. Il ne modifie pas son altitude tout au long de la journée. Il se déplace simplement sur le même axe, avec la rotation de la terre. A midi, notre ombre est très allongée sur le sol, comme s’il était 18 heures en France.

Pour cette avant-dernière journée, nous ne visitons pas la petite base scientifique du fjord de la Recherche dont l'accès est presque entièrement bloqué par les glaces. C'est une mission française de l'été 1838 qui lui a donné son nom ! Nous approchons de la fin du voyage. Il faudra songer à rejoindre dès demain Longyearbyen et son aéroport… Pour l’heure, nous profitons de cette journée qui va se révéler comme un concentré de notre voyage/découverte : nous rencontrerons, en ce 24 juillet, à la fois le brouillard le plus dense et le soleil le plus éclatant ; nous débarquons sur une toundra riche de mousses et de fleurs, de rennes et de renards ; nous observons une magnifique colonie de mergules nains et beaucoup d’autres oiseaux ; nous découvrons aussi la dernière trappe en activité au Spitzberg, ; enfin, nous naviguons en zodiac une nouvelle fois à travers le pack de banquise et les icebergs bleus ; cerise sur le gâteau, nous croisons un dernier ours avant de quitter le fjord !

Le Guide pointe du doigt une nuée de mergules nains, nichant en général dans les impressionnants pierriers qui recouvrent les flancs de la montagne. Le bruit étourdissant trahit leur présence. Ce sont des centaines d'oiseaux qui, par vagues incessantes, passent en tournoyant au-dessus de nos têtes !

Nos guides choisissent l'île d'Aksel pour notre ultime promenade. Autour de la trappe, nous découvrons de très nombreux poussins courant en tous sens ! Il ne fait aucun doute que des petits de sternes arctiques étaient dans le coin, vu l'agressivité que les adultes déploient pour défendre leur progéniture. Nous découvrons sur cette île escarpée de nombreux fossiles « tropicaux » qui datent d’il y a plus de 250 millions d’années : l’archipel du Svalbard se trouvait alors à environ 30° nord, c'est-à-dire à la même latitude que le Maroc ou la Floride aujourd’hui !)

Après le repas, au cours duquel notre Guide d’Expédition et son assistante nous font applaudir tous les membres de l’équipe hôtelière, chacun se retire dans sa cabine. Bonne dernière nuit polaire à tous !


L'exploration Spitzberg - 19-20 juillet

19 et 20 juillet : Les Sept-Îles et la Banquise

Par plus de 80° de latitude Nord se trouve les Sjuøyane - terme norvégien signifiant littéralement « les sept îles » - qui sont un archipel inhabité de Norvège, situé dans l'océan Arctique, dans le Nord-Est du Svalbard. Rossøya, l'île la plus septentrionale de l'archipel, constitue le point le plus au nord de la Norvège. Et nous sommes partis pour une sortie en zodiac, devant une falaise où nichent, entre autres, des macareux moines, magnifiques oiseaux au bec coloré. Plus loin, nous observons des rennes et des bernaches nonnettes dans la toundra : nous débarquons pour tenter de les approcher d’un peu plus près. Ils s’approchent sans que la crainte prenne le pas sur la curiosité, dès lors que l’on prend le temps de se poser, d’observer et de laisser venir.

Après 20 minutes de traversée et quelques kilomètres parcourus, nous nous  rapprochons d'une curieuse île formée de deux collines dont l'une est quasiment blanche, ce n'est évidemment pas de la neige... Nous débarquons sur une plage à proximité d’un groupe de morses. Une dizaine d’entre-eux sont attirés par les zodiacs.

Durant cette journée, nous naviguons en lisière de banquise entre les plaques lâches et entrechoquées, à la recherche d’ours et d’autres animaux. Nous débarquons sur une plaque de glace, pour découvrir et comprendre ce milieu naturel si extraordinaire qu’est la mer de glace. La chance est avec nous aujourd’hui, nous observons la très rare mouette blanche, et des phoques du Groenland. 

Au menu ce midi, au choix : 

Entrées :  

  • Carpaccio de betteraves
  • Calamars frits avec mayonnaise au citron
  • Assortiment de salades, tomates, radis, bacon et cœurs de palmiers

Soupes :  

  • Soupe de carottes au gingembre avec copeaux de noix de coco
  • Consommé de bœuf avec pâtes de soja et haricots verts

Plats :

  • Poulet en crapaudine avec sauce chimichurri accompagné d’un gratin de pommes   de terre, sauce à la truffe blanche et assortiment de légumes.
  • Filet de saumon d’Alaska et sa sauce Sambuca, riz sauvage et garniture de légumes
  • Lentilles et galettes de pommes de terre accompagnées de salade composée sauce   tahini
  • Porc laqué au caramel et son riz cantonais, crevettes

Desserts :

  • Tarte à la framboise et sa sauce kiwi
  • Crème au chocolat et fraises au gingembre
  • Bavarois à la pêche
  • Sélection de fromage

L'exploration Spitzberg - 18 juillet

18 juillet : Glacier de Monaco

Au petit matin (vent faible et quelques lambeaux de ciel bleu), nous parvenons au nord-est de la terre Albert Ier, à Reinsdyrflya (autrement dit, le plateau des rennes ; environ 79°40N-13°50E).  Là, nous débarquons vers 9h00 pour visiter une ancienne hutte de trappeur, avant de nous engager dans la toundra où nous « herborisons » à souhait, en raison de la multitude de plantes arctico-alpines : Dryas à 8 pétales, Cardamine nymanii, Arabette des Alpes, Renoncule arctique, Saule arctique, Oxirie digyna... Tout un stock de nourriture potentielle pour les oies à bec court que nous croisons de loin.

Après une heure de navigation supplémentaire, la « Baie du 14 juillet », située sur la côte Est à l'entrée du Krossfjord avec le front du  Glacier du 14 Juillet, nous offre un paysage magnifique de montagnes qui culminent à 1.200 m, en direction de la Terre de Haakon VII. Son front de glace de 3 km, descend jusqu'à la mer où vêlent des icebergs. Sur la rive nord, des falaises grouillant d'oiseaux nicheurs : fulmars boréaux, mouettes tridactyles, goélands bourgmestres, guillemots de Brünnich, guillemots à miroir et macareux moines. De nouvelles espèces que certains d’entre nous découvrent avec émerveillement.

 Nous passons le long du glacier, découvert le 12 juillet 1906 par l’expédition Albert 1er de Monaco, le « Prince des Mers ».  Ce glacier est gigantesque. Alors qu’il semblait à portée de main, il nous a fallu, non pas une, mais deux h pour y arriver ; les distances sont très trompeuses ! Le capitaine stoppe le moteur et le bateau arrive sur son erre à quelques centaines de mètres du front. La falaise mesure une trentaine de mètres de haut et « il y a encore presque une centaine de mètres immergés d’après le sondeur ! » nous explique l’un des Guides polaires. La langue de glace mesure environ 130 mètres d’épaisseur. Nous ne pouvons voir les deux extrémités, elles sont distantes de deux kilomètres de chaque coté. Nous avons la chance de voir un énorme bloc (plusieurs dizaines de mètres) s’écrouler. Les différents versants de montagne sont couverts de fleurs en pleine floraison. Ces couleurs colorées viennent casser le blanc éclatant du front, nous donnant ainsi une palette de couleur exceptionnelle ! Nous apercevons des renards arctiques à proximité des falaises où viennent nicher les mouettes tridactyles et les guillemots de Brünnich.

Nous débarquons sur une petite plage de sable à quelques centaines de mètres du front glaciaire. Notre chef d’expédition nous met en garde contre le risque de vagues déferlantes consécutives à un éventuel vêlage du front. C’est ainsi que l’on nomme la naissance des icebergs. Nous marchons une quinzaine de minutes pour arriver juste à l’extrémité du front qui est posée sur le sol. On nous explique la formation de la glace, la vie du glacier avec le déplacement soit par déformation interne de la glace, soit par reptation de l’ensemble de la langue glaciaire sur le lit rocheux, puis la fonte du front par la mer et la naissance des icebergs. Le grondement caractéristique d’écroulement de glace se fait entendre.

Nous prenons le temps de savourer ce décor grandiose, de glisser sur l’eau, afin de nous rapprocher des mammifères marins et des oiseaux. Des milliers de mouettes tridactyles viennent se nourrir chaque années près du front glaciaire. Certains aperçoivent un phoque annelé équipé par les scientifiques d’une balise. D’autres observent un labbe parasite qui, portant bien son nom, poursuit une mouette tridactyle finissant par la faire régurgiter pour lui voler sa nourriture. D’autres aperçoivent encore un renard polaire au pied de la colonie de mouettes. Le regard doit se porter partout pour ne manquer aucun spectacle.

Nous sommes de retour pour le dîner, avec un apéritif improvisé par le commandant, tandis que le bateau reprend sa navigation vers le Nord. Nous passons à coté d’un iceberg absolument transparent comme du verre. Il s’agit de glace basale, très vieille. Une grande partie de la soirée est animée par une explication technique sur la photo numérique. Certains d’entre nous regagnent le pont pour profiter de la nuit polaire alors que le vent du Nord se lève.