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Album de Voyage

90 ° Pôle Nord - dimanche 6 août

Di90°00 Nord

Une nouvelle journée commence. On nous annonce dans les hauts-parleurs que le temps dégagé nous permettra de voler aujourd’hui. Nous allons vite prendre le petit déjeuner et nous préparer (bottes, parka, et gilet de sauvetage). Direction la réception, point de rassemblement, pour jeter un coup d’œil à la façon dont se déroulent les embarquements.  

Les croisiéristes se rassemblent, nous sommes impatient. Le premier groupe embarque alors dans l’hélicoptère ! Le décollage du MI-8 est très souple, le vrombissement des moteurs bien amorti par nos casques antibruit, chaque passager dispose de son hublot et nous pouvons admirer de haut, avec du recul, le « 50 ans de la Victoire » en train de fendre l’épaisse glace de la banquise. Deux tours autour de bateau, et nous atterrissons, la tête pleine de nouvelles images, et l’appareil photo rempli de souvenir. 

Sur le coup de 11h30, nous sommes tous réunis pour le briefing « Pôle Nord ». En effet, compte tenu de notre avancement, et vu les conditions météo et l’état de la glace, le bateau poursuit sa route à environ 15 nœuds et nous devrions donc atteindre les 90° de latitude nord entre 14h00 et 16h00 ! Les consignes de sécurité pour débarquer sur la banquise, le déroulement du programme... Nous avons toutes les informations nécessaires pour profiter des quelques heures que nous allons passer au Pôle.

Rassemblement sur le pont avant vers 15h00, le moment fatidique approchant on nous annonce, minute par minute, notre progression : 89°59,990’…89°59,991 ». A 15h06, un coup de trompe annonce l’atteinte du point fatidique, ce que tous immortalisent en photographiant les 90°00,000’ de latitude nord sur le GPS des Guides d’Expédition. Instant d’émotion pour tous, même si le paysage n’est guère différent de celui que nous traversons depuis deux jours. Le  champagne est servi sur le pont pour fêter cet instant historique. Nous y sommes !

Le Commandant prend alors le temps de choisir une plaque de banquise assez épaisse et de superficie suffisante pour y « échouer le bateau ». Encore un bel exercice de navigation, et nous nous arrêtons bientôt. Pendant que l’équipage procède aux opérations logistiques (mise en place de l’escalier de coupée, déchargement des tables, des bancs et des cuisines pour le barbecue, descente des ancres...) les passagers se préparent. Un peu avant 19h00, nous foulons tous la glace, ce dont nous rêvions depuis que nous naviguions au milieu de la banquise. 

Une fois sur la banquise, le programme se déroule ainsi : 

  • Cérémonie d’arrivée au Pôle Nord, qui consiste en une minute de silence contemplative, puis en un tour du monde en quelques minutes en se tenant la main sur un cercle magique centré sur un Pôle Nord virtuel (en l’occurrence le point 89°59,0430’ de latitude nord, et 176°39,6740’ de longitude est) ; 
  • Certain prennent un bain dans l’Océan Arctique, -par -1,1°C- dont le froid, heureusement atténué par un verre de vodka à la sortie !  
  • Le BBQ, soigneusement préparé par nos cuisiniers ; 
  • Une randonnée de 3⁄4 d’heure sur la banquise, alors que le brouillard nous cache bientôt le « 50 ans de la Victoire » ; elle nous permettra de découvrir de très fines stalagmites de glace ; 
  • Balades autour du bateau nous permettant de découvrir sa masse imposante vue depuis le niveau de la mer… Impressionnant !

Vers 22h30, nous retournons sur notre navire. Pendant ce temps, vers minuit, le « 50 ans de la Victoire » a fait demi-tour et est reparti vers... Le sud.


90 ° Pôle Nord - mercredi 2 - samedi 5 août

Mer de Barents - Cap au Nord - Ocean Arctique

Le cheminement jusqu’au Pôle peut prendre de 4 à 6 jours, selon les conditions de navigation. Cela nous offrira tout le temps nécessaires pour découvrir la vie à bord du brise-glace, l’histoire de la légende des mers, le « 50 ans de la Victoire » et participer aux conférences tenues par les guides d’expéditions et scientifiques qui nous initieront à ce monde d’une beauté stupéfiante…

Après une bonne nuit de sommeil et un petit déjeuner copieux, à 10h30, nous avons rendez-vous pour une conférence de sécurité à « l’Aft Saloon », salon arrière, suivie d’un exercice d’alarme qui nous conduit à une visite complète de notre canot de sauvetage. L’affectation du matériel TMR aura lieu en début d’après-midi. La parka est l’accessoire indispensable pour cette croisière, car les agréables journées ensoleillées peuvent se rafraîchir très rapidement. Vous pourrez bénéficier d’un prêt gracieux de bottes imperméables, utiles en excursions et pour les débarquement sur certains terrains spongieux.

Peu de temps après, nous observons immédiatement quelques oiseaux - des fulmars, des guillemots de Brünnich - et premières apparitions de phoques, « de harp seals, phoques du Groenland ou phoques à selle », nous précise Fabrice Genevois, notre biologiste et Guide-Conférencier TMR. À 17h00 a lieu une nouvelle conférence, obligatoire, pour l’instruction « Sécurité Hélicoptère », suivie du cocktail de bienvenue offert par le Commandant, toujours dans « l’Aft Saloon ». Accompagné de sa traductrice qui n’est autre que l’inspectrice de sécurité qui nous avait contrôlé très professionnellement avant notre montée à bord, il nous présente ses principaux officiers. Au repas du soir, nous sommes particulièrement bien soignés : c’est le dîner de bienvenue. 

Au cours de la journée suivante, nous visionnons différents documentaires animaliers sur l’Arctique, très instructif. En fin d’après-midi, nous sommes à nouveau réunis pour nous présenter un briefing récapitulatif ainsi que le programme des prochains jours. Vers 18h15, par 81°49’ de latitude nord, nous atteignons la banquise et pénétrons les glaces avec la puissance de notre brise-glace nucléaire. De sa force tranquille, le « 50 ans de la Victoire » poursuit sa route vers le nord sans dévier de sa trajectoire. Après dîner, promenade digestive sur les ponts du navire. Nous avons la chance d’apercevoir nos premiers ours - une femelle et son ourson - à bâbord, au loin. Il est 22h37. Il me faudra traiter mes photos le soir même pour en fournir une copie à Max, un passager néerlandais impatient qui me prête sa clé USB à cet effet. 

Après notre habituel tour du bateau matinal, nous visionnons le film « Nanook of the North », étonnant documentaire de 1913, rénové, qui décrit la vie d’une famille inuit en Arctique. Après le déjeuner, Shane Murphy nous présente l’historique - très détaillée - du passage du Nord-Est. Pendant ce temps, le « 50 ans de la Victoire » s’est immobilisé par 86°48’ de latitude nord et 50°38’ de longitude est. La brume s’est allégée pour faire place à un pâle et beau soleil qui nous réchauffe. Un arc-en-ciel brumeux que nos amis anglo-saxons désignent sous le vocable de « fogbow » entoure le navire dans une auréole de clarté diffuse. Nous en profitons pour prendre quelques photos sous ce nouvel éclairage ; nous apercevons même un phoque qui se glisse au loin sur une large plaque de glace : instants exceptionnels en plein milieu de la banquise qui s’étend à l’infini !

Nous avons passé le Cercle Polaire. Pour l’occasion, dans ce paysage glacial et démesuré, l’Air du Froid de Purcell est diffusée sur le pont avant. La cérémonie est suivie par un barbecue dînatoire sur le pont arrière. Deux adolescentes viennent, en costume traditionnel, nous chanter quelques airs de folklore russe, c’est frais, c’est local, c’est apprécié. Le Pôle Nord n’est pas loin, sans doute l’atteindrons-nous demain.


90 ° Pôle Nord - mardi 1er août

mardi 1er août - Embarquement à Mourmansk

À la descente de l’avion, la première impression est que l’on est au bout du monde. La piste d’atterrissage est en plein milieu de la taïga. Un seul autre avion sur le tarmac.
Petit tour en ville jusqu'au musée de la Vie Locale (Museum of Local Studies), musée présentant de beaux animaux empaillés, des cristaux, des huttes de trappeurs. Puis, nous allons visiter le Lénine, premier brise-glace nucléaire, aujourd’hui transformé en musée et ancêtre du « 50 ans de la Victoire » (Pyatdesat Let Pobedy en russe), le brise-glace plus couramment désigné sous le nom de « Victory » et sur lequel nous allons embarquer.

Nous avons ainsi un premier aperçu de ce qui nous attend lors de notre navigation vers le Pôle. L’étape suivante est le gigantesque et soviétique « Monument aux Défenseurs de la Russie Septentrionale », d’où l’on domine la baie de Kola et le port de Mourmansk. Enfin, nous nous dirigeons ( notre groupe est réparti en trois autocars ) vers la très surveillée zone portuaire réservée aux navires à propulsion nucléaire.

Pas question de prendre des photos tant que le « 50 ans de la Victoire » n’a pas largué les amarres. Aucune photo, donc, de la montée de l’échelle de coupée, toujours émouvante. Accueil sympathique par l’équipage russe et le personnel de Quark Expeditions et TMR. Nous nous installons dans nos cabines (« kayuta » en russe). Sur le bateau, on retrouve l’heure française, si bien qu’il nous faut avancer nos montres de deux heures. Nous nous retrouvons sur le pont avec le Commandant, l’équipe d’expédition, Paul Nicklen (Photographe de National Geographic), Fabrice Genevois (Biologiste indépendant) et Rémy Marion (Documentariste spécialiste des ours polaires). La première visite du bateau débute ainsi qu’une prise de connaissance des installations.

Puis c’est le premier briefing au cours duquel notre Chef d’Expédition nous présente le déroulement du voyage. Le départ est annoncé à 18h30, « ship time », c’est-à-dire 20h30, heure de Mourmansk. Effectivement, nous voyons bientôt arriver nos deux remorqueurs. Nous observons avec beaucoup d’émotion, comme toujours en pareilles circonstances, les manœuvres de départ, parfaitement ordonnées par les marins russes. Les amarres sont larguées vers 19h00, et nous restons encore un long moment sur le pont afin de s’imprégner de l’ambiance, observer les berges de la « Kola Bay » et jeter un coup d’œil aux chantiers navals. De vieilles carcasses de navires jalonnent notre parcours jusqu’à l’entrée en mer de Barents. Puis il est temps d’aller découvrir la salle à manger pour un premier dîner à bord.

La journée a été longue : lever à 2 heures du matin, plus deux heures de décalage horaire. La plupart d’entre nous tombent dans les bras de Morphée très rapidement. Nous sommes au-delà du cercle polaire, c’est notre première journée sans nuit, mais cela ne nous empêchera pas de dormir d’un profond sommeil, jusqu'au lendemain matin, afin de profiter pleinement de ce premier jour.